Andrée Brunetti, ancienne rédactrice en chef de France Bleu Vaucluse, présidente du Club de la presse Grand Avignon et collaboratrice à l’Echo du mardi est dans la presse depuis 1972. Parcours.
«J’ai commencé ma carrière par hasard même si toute petite j’étais totalement absorbée par le polar radiophonique de France Inter : ‘Les maîtres du mystère’. J’avais sept ans et je me cachais sous mes couvertures pour écouter la radio tous les mardis soir entre 20h30 et 21h30. J’adorais aussi ‘Salut les copains’, ‘l’Oreille en coin’. »
Une annonce sur les ondes
«Un jour, maman qui écoutait Marseille Provence a entendu que l’ORTF cherchait des voix pour animer une nouvelle radio à Marseille. Mon frère, Robert, m’a dit : ‘Tu n’es pas chiche de te présenter !’ Ce qui m’a poussée à le faire. De 800 candidates nous sommes passées à 4, dont moi qui étais mineure, pour intégrer ce tout nouveau média de l’ORTF : France Inter Marseille (FIM) où je devenais cette voix d’aéroport jonglant entre la radio à Marseille et ma licence d’Anglais à Aix-en-Provence.»
Un réveil qui ne sonne pas pour l’un, une carrière qui s’amorce pour l’autre
«J’étais animatrice jusqu’à ce qu’un matin le journaliste qui faisait le journal de 6h ne se présente pas. Le rédacteur en chef m’a demandé de le remplacer en me disant que c’était mieux que rien. Lorsque les syndicats ont appris qu’une animatrice avait fait le journal, j’ai été huée par tous ! Le rédacteur en chef m’a alors proposé de devenir journaliste sportif, moi qui étais comme Churchill… Tout sauf le sport ! J’ai lu l’Equipe pendant 10 ans et conçu un magazine des sports à Marseille qui vénère l’OM comme des dieux… Vous imaginez ?»
Des interviews éclairantes
« Jusqu’à ce que monseigneur Etchegaray qui était basque et skiait avec Karol Józef Wojtyła …Le futur pape Jean-Paul II me dise : ‘Le rugby a permis d’abaisser les barrières humaines, politiques, ségrégationnistes, et de rencontrer l’Afrique du Sud, la Roumanie…’ Puis j’ai accédé à la matinale d’infos générales jusqu’à ce que je rencontre une des personnes qui lançaient France info et recherchaient ses futurs collaborateurs… »
Quand la presse tisse des liens avec d’autres supports
«Pour moi ce fut Toulon son actualité et ses faits divers puis Clermont-Ferrand, Radio-France Puy-de-Dôme, où l’on arrive en pleurant parce qu’il y fait froid et d’où l’on repart toujours en pleurant parce qu’on s’y est construit de solides amitiés. C’est là-bas que le journal La Montagne (1000 salariés) a proposé que je fasse une émission radiophonique (nous étions 6 salariés !) invitant tous les élus et grands patrons pour les élections régionales de mars 1998. Ce partenariat journal et radio entre La Montagne et l’ORTF s’est révélé être une force de frappe extraordinaire.»
Le terrain, toujours le terrain
«Puis j’arrivais à Avignon en juillet 1998. Ma vision de la presse depuis ces presque 50 ans ? Beaucoup de journaux ont disparu. Tout le monde filme, écrit, parle… Mais qui fait quoi, véritablement ? L’essentiel ? L’info est sur le terrain et pour en rendre compte il faut y aller, vérifier, recueillir les témoignages sur place, en un mot, faire son boulot avec rigueur. Quant à donner son opinion ? Non ! Notre travail est de faire parler toutes les parties en présence et c’est au lecteur, à l’auditeur de se faire sa propre opinion.»
Propos recueillis par Mireille Hurlin