Alors que l’inégalité d’accès à la vaccination contre le Covid-19 se creuse entre pays riches et pauvres, les États-Unis ont récemment créé la surprise en annonçant qu’ils étaient favorables à la levée des brevets sur les vaccins pour aider les nations en difficulté. De leur côté, les dirigeants européens sont divisés sur cette question. Actuellement, les brevets sont principalement détenus par des laboratoires américains qui s’opposent à la levée de la propriété intellectuelle. Ces derniers évoquent notamment la nécessité d’investir massivement dans la R&D pour justifier leur souhait de conserver leur brevet et la manne financière qui en découle.
Comme le montrent leurs derniers résultats, les fabricants de vaccins contre le coronavirus ont tous vu leurs profits augmenter depuis la commercialisation des vaccins, parfois de façon importante. Les géants de l’industrie pharma comme Johnson & Johnson et Pfizer tirent déjà des milliards de dollars de revenus de sources diverses et c’est notamment pourquoi la hausse des bénéfices liée aux vaccins est moins élevée pour eux. Dans le cas de Pfizer, qui a produit plus de vaccins que Johnson & Johnson à ce jour, l’augmentation des bénéfices entre le premier trimestre 2020 et 2021 a tout de même été de 45 %.
Pour AstraZeneca, plus petit que les premiers cités, l’impact du Covid-19 est beaucoup plus visible, avec des bénéfices qui ont plus que doublé d’une année sur l’autre. Quant à Moderna, la vente de son vaccin lui a permis d’atteindre la rentabilité en 2021, avec un bénéfice net de plus d’un milliard de dollars de janvier à mars, contre une perte de plus de 100 millions l’année dernière. Le cas est similaire pour la société allemande BioNTech, qui a collaboré avec Pfizer. Le laboratoire européen est passé d’un bilan négatif au premier trimestre 2020 à un profit de plus d’un milliard de dollars cette année.
De Tristan Gaudiaut pour Statista