La variole du singe a fait son apparition dans plusieurs endroits du monde courant mai, notamment dans des régions où ce virus n’est pas présent habituellement. Alors qu’il existe actuellement plusieurs épidémies d’ampleur similaire, comme la fièvre hémorragique en Irak ou la peste bubonique en République démocratique du Congo, la variole du singe a attiré l’attention des médias et du public car elle semble se propager dans les pays d’Europe et d’Amérique du Nord.
Selon les données de l’OMS (en date du 26 mai 2022), le Royaume-Uni comptait le plus grand nombre de cas enregistrés dans un pays où le virus n’est pas endémique, avec plus de cent personnes ayant contracté la maladie. Les deux autres pays occidentaux les plus touchés à la même date étaient le Portugal et le Canada. Contrairement au Covid-19, qui était une maladie nouvelle chez l’homme, la variole du singe est déjà connue depuis plus de cinquante ans. Si la situation actuelle est inhabituelle en raison du nombre de pays touchés par l’épidémie, les infections restent bénignes dans la plupart des cas et l’OMS ne se dit « pour le moment » pas préoccupée par la possibilité d’une pandémie mondiale.
Ces dernières années, une hausse du nombre de cas avait été constatée dans les pays où la variole du singe est endémique chez les animaux sauvages. C’est la République démocratique du Congo qui a enregistré le plus grand nombre d’infections en 2022, avec 1 284 cas confirmés entre le 1er janvier et le 8 mai, dont 58 décès. Le Nigeria, avec 46 cas (aucun décès) entre le 1er janvier et le 30 avril, puis le Cameroun, avec 25 cas signalés (dont 9 décès), sont les deux autres pays africains les plus affectés depuis le début de l’année.
L’une des raisons avancée par les experts pour expliquer cette flambée épidémique est la diminution de la protection des populations par les vaccins antivarioliques. La variole, qui appartient à la même famille que la variole du singe, a été éradiquée dans les années 1980 grâce à une campagne de vaccination massive. De nos jours, l’absence d’immunité chez les jeunes générations qui n’ont pas reçu ce vaccin fait que la variole du singe parvient à trouver davantage d’hôtes pour se répandre.
Comme le rappelle National Geographic, d’autres causes, telle que l’intensification de la déforestation, concourent également à exposer un plus grand nombre de personnes aux virus. L’abattage des forêts au profit des surfaces agricoles a pour effet de rapprocher les humains des animaux sauvages infectés, augmentant les chances de saut d’espèce pour les virus. Avec le tourisme et l’interconnexion accrue de la planète, la propagation des maladies se fait aussi beaucoup plus facilement et rapidement à travers le globe.
De Tristan Gaudiaut pour Statista