Dans un rapport publié en juin dernier, le Conseil national de l’Ordre des médecins alerte sur l’essor et les risques des pratiques de soins non conventionnelles, également connues sous le nom de médecines alternatives. Portées en partie par la pénurie de médecins généralistes et spécialistes et les difficultés pour obtenir un rendez-vous médical, les pratiques comme l’ostéopathie, l’homéopathie, l’acupuncture, l’hypnose ou encore la lithothérapie gagnent du terrain en France.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, 71 % des Français ont déjà eu recours à des pratiques de soins non conventionnelles. Et d’après une autre étude récente sur le sujet, environ un Français sur cinq préfère ces pratiques alternatives à la médecine conventionnelle.
Face à une offre en pleine croissance, avec environ 400 pratiques recensées dans le monde à ce jour, le Conseil national de l’Ordre des médecins souligne une hausse des dérives thérapeutiques en lien avec les médecines alternatives. D’après la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), 70 % des signalements de dérives dans le domaine de la santé en France concernent des pratiques de soins non conventionnelles.
Comme l’indique également notre infographie, les patients atteints d’un cancer sont particulièrement nombreux à avoir recours aux médecines alternatives. En France, six personnes faisant appel à ce genre de pratiques sur dix sont atteintes d’un cancer. Si certaines pratiques de soins non conventionnelles peuvent soulager physiquement et psychologiquement les patients, leur efficacité clinique au-delà de l’effet placebo n’a pas été prouvée et elles peuvent avoir de sérieuses conséquences, notamment lorsque des personnes gravement malades décident de les utiliser pour remplacer leur thérapie conventionnelle.
De Tristan Gaudiaut pour Statista