Les dirigeants du monde entier se retrouvent cette semaine à Bruxelles pour le premier sommet de l’Otan en « présentiel » depuis le début de la pandémie. De nombreux sujets seront à l’ordre du jour dans la capitale belge et l’attention médiatique sera portée sur Joe Biden, qui effectue là sa première tournée internationale depuis son élection. Le chef d’État américain tentera de rassurer ses alliés de l’Otan après quatre années de présidence Trump, qui avaient vu le refroidissement des relations entre l’Europe et les Etats-Unis.
En 2018, Donald Trump avait reproché à plusieurs membres de ne pas payer leur juste part en matière de défense à l’Otan et de ne pas avoir respecté le seuil de dépenses fixé à 2 % du PIB en 2014. Trump avait notamment concentré une grande partie de ses critiques sur l’Allemagne et avait ordonné le retrait de 12 000 soldats américains du pays, une décision sur laquelle Biden est ensuite revenue. Néanmoins, ses menaces, couplées à la hausse des dépenses militaires russes et chinoises, ont vu un certain nombre d’États augmenter leurs dépenses pour atteindre ou dépasser ce seuil de 2 %. Selon les données de l’alliance publiées la semaine dernière, 10 membres de l’Otan ont atteint ou dépassé ce niveau. Une liste qui comprend les États-Unis, le Royaume-Uni, la Grèce, la Croatie, l’Estonie, la Lettonie, la Pologne, la Lituanie, la Roumanie et la France.
Bien que l’Allemagne n’a toujours pas atteint le seuil de 2 %, elle a également significativement augmenté ses dépenses. Berlin consacrait 1,2 % de son PIB à la défense en 2018 et ce chiffre s’élève désormais à 1,5 %, soit 65 milliards de dollars en 2021, ce qui représente le troisième budget le plus élevé de l’alliance. La France se classe quant à elle au quatrième rang avec près de 59 milliards de dollars de dépenses militaires cette année, alors que les États-Unis sont toujours (et de très loin) les plus gros contributeurs avec des dépenses estimées à 811 milliards de dollars, soit 3,5 % du PIB.
De Tristan Gaudiaut pour Statista