Quelques jours après le jet de soupe à la tomate sur une œuvre de Van Gogh, des activistes écologistes ont réitéré un acte quasi similaire dimanche dernier au musée Barberini de Potsdam en Allemagne, en recouvrant de purée de pommes de terre un tableau de Claude Monet. Dans un discours, ces jeunes activistes ont expliqué l’objectif de leur action, qui vise à opposer l’indignation liée à leur geste à celle liée aux menaces environnementales et climatiques qui pèsent sur la planète. « Est-ce qu’il faut lancer de la purée sur un tableau pour que vous écoutiez ? Ce tableau ne vaudra plus rien si nous devons nous battre pour trouver de quoi manger ». Selon les galeries, les tableaux, protégés par un vernis ou une vitre, sont restés intacts.
Cette action montre non seulement qu’une attaque contre un tableau célèbre fait plus de bruit dans les médias que la plupart des rapports alarmants sur le changement climatique, mais elle est aussi un nouvel exemple de la façon dont les jeunes se positionnent en première ligne de l’activisme écologique. La progression rapide du réchauffement climatique est désormais perçue comme une menace existentielle par les jeunes générations, alors que la fenêtre d’opportunité pour limiter le réchauffement à 2°C se referme rapidement.
Une étude publiée l’année dernière dans la revue The Lancet montre à quel point l’éco-anxiété s’est enracinée dans les jeunes générations. Sur les 10 000 jeunes de 16 à 25 ans interrogés dans dix pays, près de 70 % ont déclaré être « très inquiets » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique. Ce chiffre était en moyenne encore plus élevé dans les pays du Sud en développement, qui devraient supporter la majeure partie des impacts négatifs liés au climat. Aux Philippines, 84 % des jeunes étaient extrêmement ou très inquiets à cet égard, suivis par 78 % en Inde et 77 % au Brésil. Au Nigeria, 51 % des jeunes étaient très inquiets, ce qui correspond davantage aux résultats observés au Royaume-Uni ou en Australie. Parmi les dix pays étudiés, c’est aux États-Unis que l’inquiétude était la plus faible, seulement 46 % – mais près de la moitié des jeunes de 16 à 25 ans sont néanmoins concernés.
De Claire Villiers pour Statista.