Jean-François Cesarini, député LREM (La République en marche) de la première circonscription de Vaucluse, vient de décéder à l’âge de 49 ans. L’annonce vient d’être faîte ce soir via Twitter par Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale : « Il luttait depuis de longs mois contre la maladie toujours en exerçant son mandat et en défendant ses idées. À sa famille, à ses proches et à son équipe j’adresse mes condoléances émues. »
Atteint d’une tumeur cancéreuse de stade 4 – le plus élevé – diagnostiquée au moment même de son élection aux législatives, Jean-François Cesarini avait alors appris sa victoire depuis son lit d’hôpital en juin 2017.
Depuis, son franc-parler et son positionnement sur l’aile gauche de son parti lui avait valu une réputation de ‘frondeur’ au sein de sa formation politique qui ne lui avait notamment pas donné l’investiture à l’occasion des dernières élections municipales à Avignon. Une situation qu’il avait très mal vécu sans s’en cacher auprès des médias d’ailleurs.
Une liberté de parole qui détonnait dans les rangs de l’Assemblée pour cet ancien strauss-kahnien, encarté du PS pendant 20 ans, qui a participé en janvier dernier au lancement d’un club de réflexion social écologiste baptisé ‘Politiques de la terre’ avec l’avocat Jean-Pierre Mignard, très proche de François Hollande.
Jean-François Cesarini s’était aussi particulièrement investi lors de la création de la French tech culture d’Avignon labellisée en juillet 2015. Il s’est aussi mobilisé dans le dossier de la LEO (Liaison Est-Ouest) ainsi que dans le projet de Grande Provence visant à faire émerger un nouveau territoire entre Arles, Nîmes et Avignon.
Touche-à-tout, entre le parlement et ses séances de chimiothérapie ce franc-tireur s’est aussi essayé à la chanson avec la chanteuse Coralie Pressard, au théâtre, où il s’est produit lors du Festival Off d’Avignon en 2018 en interprétant un professeur de 1914 qui donne une conférence sur les mérites du siècle à venir, ainsi que lors du Off 2019 avec une lecture d’extrait de ‘L’Etranger’ d’Albert Camus, ainsi qu’au rap en faisant une apparition dans le clip vidéo de l’artiste avignonnais N-Jay (ndlr : Najim Barika).
Ultime pied de nez à la maladie, ce titulaire d’un doctorat de philosophie voulait aussi participer à la mission et expérimentation lancée par l’Assemblée nationale sur le cannabis thérapeutique, à la fois en tant que député et malade. « Le cancer n’est pas forcément synonyme de mort ou chômage. Je veux changer le visage de la maladie », disait-il alors en début d’année à nos confrères de l’Opinion.