L’ascenseur social est-il en panne ? Alors que les inégalités de revenu se creusent depuis plusieurs décennies, la mobilité sociale marque le pas. Les personnes situées au bas de l’échelle ont en effet de plus en plus de difficultés à gravir les échelons, tandis que les plus grosses fortunes parviennent, de manière générale, à accroître leur richesse.
Une étude de l’OCDE s’est penchée sur le nombre moyen de générations nécessaires aux personnes nées dans les familles les plus modestes (parmi les 10 % les plus pauvres) pour atteindre le niveau de revenu moyen dans leur pays.
Avec 6 générations nécessaires, la France fait partie des mauvais élèves de l’OCDE – la moyenne des 30 pays analysés étant de 4,5 générations. L’Allemagne ne se distingue pas non plus pour sa mobilité sociale, tandis que l’ascension est en moyenne un peu plus rapide au Royaume-Uni, en Italie et en Suisse (5 générations), ainsi qu’en Espagne et en Belgique (4 générations).
Parmi les pays de l’OCDE étudiés, la palme de la mobilité sociale revient au Danemark, où 2 générations suffisent en moyenne pour qu’un individu issu d’un milieu modeste atteigne le niveau de revenu moyen. À l’inverse, c’est en Colombie qu’est mesurée la plus forte inertie (11 générations pour se hisser au revenu moyen), un pays qui offre comparativement peu de perspectives d’ascension sociale.
Tristan Gaudiaut, Statista.