François Cance, ancien professionnel de la banque et de la finance est le président de l’association culturelle et de loisirs Artothèque à Cabrières d’Avignon. Depuis 25 ans, il organise des rencontres entre les artistes et les publics afin que l’art entre dans le quotidien de chacun et aussi « parce que c’est dans mon ADN et que très jeune, j’ai baigné dans les antiquités et donc l’art’ ».
«Dans le secteur bancaire, comme dans tout secteur, de fortes pressions s’exercent. Pour m’en extraire, et parce que je ne jouais pas au golf, je me baladais au gré des rues parisiennes bordées de galeries, repérant des œuvres. Evidemment celles-ci me donnaient envie d’entrer en relation avec les artistes, ce que j’ai fait pour mon propre plaisir en menant ma petite enquête, puis en poussant les portes des ateliers. C’est ainsi que j’ai rencontré le sculpteur Dominique Pollès qui, fait rarissime, fond lui-même ses œuvres. J’ai assisté à plusieurs fusions en bronze, c’était exceptionnel… Il y a 20 ans, j’ai organisé l’exposition de Pollès et Poliakoff au centre d’art Campredon dont la cour accueille une sculpture de Pollès à l’initiative du maire de l’époque, Xavier Battini. J’ai la chance d’être entouré d’amis qui ont du talent et qui souhaitent partager leur univers artistique autour de la peinture, de la sculpture et de la photographie. C’est ainsi qu’artistes, élus, chefs d’entreprise nous allons, ensemble, rencontrer de grands créateurs installés dans la région et organisons des expositions, souvent installées en plein air, dans de grandes propriétés ouvertes, pour l’occasion, au public.
Ainsi le grand photographe, Hans Silvester, a exposé ses ‘poules heureuses’ dans les jardins d’Edouard Loubet au domaine de Capelongue à Bonnieux puis ‘Et ta beauté me foudroie’, toujours de Hans, sur le thème des femmes Hamer d’Ethiopie à la mairie – visible jusqu’à la fin du mois d’octobre- Delphine Creps souhaitant apporter cette touche artistique dès son entrée à la mairie dont elle est devenue le 1er magistrat. J’aime organiser des pique-niques au cœur même des ateliers d’artistes, chacun apportant son panier, installant de fait, déjà cette convivialité qui nous rapproche. Je trouvais qu’il était important de découvrir l’artiste dans l’antre où il créé : son univers, la lumière de son atelier, ses outils. C’est chaleureux et moins sévère que les vernissages dans la mesure où la période que nous traversons avec la Covid-19, nous avions également du mal à les organiser. Il fallait trouver la possibilité de faire vernir 10 à 20 personnes dans un jardin ou un atelier et créer un événement à la fois festif et amical avec un artiste et un créateur.
Ce que je ferai en 2021 sera sans doute dans le même esprit. Quatre à cinq rencontres interviendront entre avril et septembre. Pourquoi ne pas concevoir une galerie numérique avec tout ce portefeuille d’artistes ? Non, car je pense et travaille comme un artisan. Il y a de très belles galeries qui se sont emparées de cette technologie. Je crois en la rencontre, en l’enveloppement d’une atmosphère.»