Déjà affaiblie ces dernières années, la liberté de la presse continue d’être menacée dans le monde. C’est ce que révèle le dernier rapport annuel de Reporters sans frontière, qui fait état de signaux inquiétants dans plusieurs régions. L’édition 2021 rend compte d’une réduction du nombre de pays où les journalistes peuvent exercer leur métier en toute sécurité, ainsi que d’une hausse de l’emprise des régimes autoritaires sur les médias, notamment renforcée par le contexte de crise sanitaire. Cette année, 40 % des 180 pays étudiés affichent une situation difficile voir très préoccupante, contre 38 % l’année dernière. Dans le même temps, le contexte est jugé favorable dans seulement 12 pays, soit le nombre le plus bas jamais atteint.
L’Europe reste le continent le mieux noté vis-à-vis de la liberté de la presse, malgré une augmentation des violences contre les journalistes, constate RSF. La France se situe au 34e rang mondial avec un score d’environ 23 points sur 100 (échelle : 0 = liberté totale ; 100 = répression totale), ce qui classe l’Hexagone avec les pays où la situation est globalement considérée comme « satisfaisante ». Cependant, le seuil à partir duquel un pays bascule dans un contexte marqué par des « problèmes notables » n’est pas très loin (25 points). Plombée par un score d’exactions relativement élevé qui traduit un climat d’hostilité envers les journalistes, La France fait partie des pays les moins bien classés d’Europe de l’Ouest avec l’Italie.
Comme les années passées, ce sont les pays nordiques qui trustent toujours les premières places du classement. Avec des scores s’échelonnant autour de 7 sur 100, la Norvège, la Finlande et la Suède composent le podium. De l’autre côté de l’échelle, les pays les moins bien classés sont l’Érythrée, la Corée du Nord et le Turkménistan, affichant tous trois des scores supérieurs à 80 sur 100.
De Tristan Gaudiaut pour Statista