8 ans c’est le temps qu’il a fallu pour que le melon de Cavaillon obtienne enfin son IGP (Indication Géographique Protégée). Un processus de murissement particulièrement long. Cet IGP c’est au fond une double victoire. D’abord, celle des melonniers provençaux qui se voient récompensés pour leur travail et leur acharnement. Mais c’est celle aussi de la ville de Cavaillon qui voit son nom associé à un produit phare et mondialement connu.
A l’instar de Montélimar pour son nougat, Grenoble pour ses noix, Menton pour ses citrons ou Nyons pour son huile d’olive (pour ne citer que quelles produits du sud de la Loire) Cavaillon entre dans le cercle privilégié des villes dont la notoriété sera désormais associée à celle d’une spécialité. Elle en sera même portée par elle.
Là où certains monnaient des terres rares pour maintenir leurs souverainetés, ici utilise des melons
On pourrait y voir là le début d’une nouvelle « story », d’un nouvel élan pour la cité cavare. Elle commence au 15ème siècle avec les premières cultures, elle se poursuit avec Alexandre Dumas qui échangea avec la ville une partie de sa bibliothèque contre une rentre annuelle en melons. Elle prend, aujourd’hui, une nouvelle dimension avec ce fameux IGP.
« Cette victoire » pour Cavaillon est d’autant plus belle que l’appellation couvre en fait 249 communes sur 4 départements (Vaucluse, Var, Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence). Une « annexion territoriale pacifique » en quelque sorte. Là où certains monnaient des terres rares pour maintenir leurs souverainetés ici utilise des melons…. Ce n’est pas la même recette…
Cet IGP est une opportunité unique « apportée sur un plateau »… de melons bien sûr
On mesure aujourd’hui ce que peut représenter l’image pour le développement d’un territoire ou d’une ville. Beaucoup de collectivités se lancent dans des réflexions pour tenter d’infléchir une image ou s’en créer une nouvelle. C’est souvent un parcours difficile et qui prends beaucoup de temps et de moyens. Ici, cet IGP est une opportunité unique, « apportée sur un plateau »… de melons bien sûr.
On se surprends à imaginer que la traditionnelle fête du melon prenne une toute nouvelle dimension. On pense bien sûr à la fête du citron du côté de Menton. On pense aussi à l’incroyable collection de Jean-Jacques Prévôt qui réunit des centaines d’objets dédiés à ce fruit. Collection qui n’attend plus qu’un écrin pour devenir un lieu de visite insolite pour les touristes. Les idées et les projets ne devraient pas manquer…