Brigitte Mika, artiste-peintre installée à Villeneuve-lès-Avignon, capte l’énergie des lieux qu’elle traverse pour les restituer puissamment sur ses toiles, le plus souvent, en grand format. Ce qui interpelle ? Les ambiances qui s’en dégagent comme si l’on ouvrait une fenêtre sur un ‘ailleurs’ bien réel et vibrant d’énergie.
«Il y a quelque chose qui dit : ‘C’est le moment’. Alors je m’engouffre dans mon atelier, m’y enferme et m’isole du monde. Devant moi une toile vierge, mes couteaux, pinceaux et mes peintures acryliques. Le temps est compté pour créer : mon corps tout entier est en tension et devient l’outil de cet impératif. En une journée l’essentiel est apparu et doit être fidèle à ce que j’en ai vu et perçu au tout début, avant même que le pinceau n’ait touché la toile. Puis j’y reviendrai jour après jour, par touches jusqu’à ce que le résultat final soit fidèle à ce que j’avais vu, au tout début. C’est la raison pour laquelle j’ai du mal à prendre des rendez-vous. Parce qu’ignorer ces moments inspirants c’est renoncer à une toile et parce que je crains, lorsque je ne réponds pas à cet ‘appel’ de déshonorer une parole donnée.»
Sublimer la douleur
«Endeuillée par la mort d’une amie très chère, elle a continué à porter leur dialogue avec mille faisceaux de couleurs bientôt inscrits sur toiles… Puis sa peinture s’est ouverte à son cheminement personnel, des impressions de voyage autour du globe avec cet ‘aspect’ éthéré qui lui confère une réelle signature.
«Lors de ma vie professionnelle j’ai fréquenté de nombreux salons professionnels, de décoration et de luminaires. J’étais interpellée par le design et les œuvres qui ponctuaient ces lieux dédiés à l’avant-garde de la création et à l’intuition des futures tendances. Mon inspiration s’est tout d’abord portée sur des fleurs puis des papillons pour passer à la densité de l’urbain et, maintenant, aux paysages. Je peins ce que j’ai vu, ressenti. De mes toiles surgissent des moments particuliers, des lieux que j’ai fréquentés, des atmosphères que j’ai traversées. Des instants restés très précisément en mémoire.»
Un signal, comme un appel
«Je ne sais jamais ce qui va se passer, ni quand, ni comment. Puis quelque chose survient donnant le signal. C’est très physique. Tout mon corps se penche sur la toile installée à la verticale et un enseignement discret, comme celui de la transparence se fait réalité. Mon art évolue au creux de moi à chaque appel. Si je ne réponds pas à cette injonction ? Il n’y aura pas l’œuvre que je devais mettre au jour. Je ne pourrai pas ‘retrouver’ ce qui aurait pu être. J’organise de nombreuses expositions, notamment chez les restaurateurs.»
La vente
«Ce qui m’interpelle ? Je vends souvent après mes expositions. Les gens regardent, déambulent pour, ensuite, me contacter, revoir le tableau puis l’acquérir. Je peins beaucoup, sur 40 dernières toiles exécutées 12 sont déjà parties et d’autres sont en commande pour ‘coller’ au lieu du futur propriétaire. Comment je travaille ? En écoutant de la musique. Elle se révèle le plus souvent, très rythmée, cubaine, particulièrement lorsque je m’attaque à un tableau ’urbain’, elle se lie à l’ambiance ‘classique’ lorsque je fais du ‘paysage’, mais le plus souvent elle se fait jazz, surfant sur la voix de Norah Jones… »
Brigitte Mika 06 12 47 16 65