« 481 médailles décernées à l’issue de cette 72ᵉ édition, se félicite Michel Bernard. 291 d’or, 174 d’argent et 16 de bronze. Soit 26% des 1827 échantillons de vins en compétition, c’est dire le sérieux des dégustateurs. »
Auparavant, salle Alphonse Daudet, à Orange, le concours s’était déroulé en deux temps, vendredi matin avec 211 dégustateurs et samedi avec 281 jurés. Et la directrice du concours, Anne Mouralis avait tenu à remercier tous les préleveurs, Franck, Serge, Gilles et Laurent, qui ont parcouru plus de 7 000 km à travers les vignobles de Vaucluse pour ramasser dans les chais les bouteilles à juger, ce qui prend des jours et des jours. Elle s’est également félicitée de la participation des élèves du Lycée agricole du Grès et de l’École Hôtelière d’Avignon, des négociants, courtiers, producteurs et amateurs de vin et des consommateurs avertis, tous prêts à donner de leur temps pour juger les échantillons anonymes.
Ce concours permet de mettre en avant le terroir viticole, les viticulteurs indépendants, les caves coopératives comme les maisons de négoce. Pendant la dégustation de samedi, autour des 66 tables, les jurés ont noté l’aspect visuel, le côté olfactif et le goût des échantillons. Il a été question de nez ouvert, de fruits rouges, de côté floral, boisé ou poivré, d’agrumes, d’épices. Pour la bouche, on a entendu les mots : ample, structuré, soyeux, velours, astringent, alcooleux, persistant ou acide.
Ici, il était question de tannins soyeux, de nez enchanteur, de finesse, de jolie acidité, de bouquet aromatique, de belle concentration… Là de vin plat ou perlant. « Même une daube ne mériterait pas un tel vin », lance un juré qui fait la grimace et recrache un échantillon astringent. « Avec celui-là on pourrait faire du Porto », ironise un autre.
Une fois que chaque table a rendu par écrit notes, commentaires et suggestion ou pas de médaille, tout le monde s’est rendu Salle Dufays à Châteauneuf-du-Pape où s’est déroulé un repas gastronomique et où a été proclamé le palmarès.
Et Michel Bernard a rué dans les brancards en évoquant la crise conjoncturelle qui secoue le monde paysan en général et les vignerons en particulier. « La déconsommation de vin est une réalité. Les adeptes de la prohibition et les moralisateurs de l’hygiénisme s’obstinent à faire croire que boire du vin, même avec modération, est dangereux pour la santé. Engageons-nous à revenir en force vers le French Paradox, le régime crêtois, huile d’olive et vin qui permet de constater qu’on vit vieux et en bonne santé. Stop à ces croisés du zéro alcool, à ces brigdes de répression, ces panurges du premier verre qui sévissent sur les tous plateaux de TV, ces prétendus défenseurs de l’environnement qui poussent des cris d’orfraie contre les paysans qui tueraient la terre. Certes, la réduction de produits phytosanitaires est une bonne chose. Depuis le temps que les agriculteurs la cultivent, la durée moyenne de vie n’a cessé d’augmenter. Nous, nous faisons partie de ces amateurs d’accords mets-vin qui ont plaisir à se retrouver, échanger, discuter autour d’un bon plat. Moi-même, j’écoute tous les conseils de mon médecin, même celui de boire de l’eau. Mais si j’en avale trop et pendant longtemps, je suis de mauvaise humeur. Nous devons rendre ces donneurs de leçons, ces pisse-vinaigre honteux. D’ailleurs, Louis Pasteur ne recommandait-il pas de boire un verre par repas pour être en bonne santé ? »
Contact / Palmarès : www.concoursdesvins.fr