En juin dernier nous nous faisions l’écho d’une initiative permettant à une des artères de la ville de Cavaillon, presque moribonde, de retrouver son lustre d’antan. Il s’agissait de permettre à des commerces plutôt orientés autour de l’art ou des métiers artistiques de pouvoir s’installer pour quelques mois contre un loyer symbolique. 4 mois plus tard qu’en est-il ?
Petit retour en arrière. Pour tenter de redonner vie à cette rue piétonne du cœur de ville, deux cavaillonnaises, Sonia Jarry (pâtissière et chocolatière) et Monique Ikrelef (artiste peintre) proposent au maire, Gérard Daudet, que les 13 boutiques dont la ville a récemment fait l’acquisition soient mis à disposition d’artistes, le temps d’un été. Une opportunité unique pour ces créateurs d’avoir pignon sur rue et de redonner à cette artère attrait et fréquentation. Rappelons que la démarche a été initiée il y a plus d’un an par deux parisiens Thanh et Pascal Le Luong, qui ont fait le pari fou d’installer dans cette rue déserte une grande galerie d’art.
L’idée des deux cavaillonnaises trouva rapidement un avis favorable du côté de l’équipe municipale. Et le 7 juin 2024, la rue, rebaptisée pour l’occasion « passage des arts », était inaugurée. Une dizaine de boutiques avaient rouvert leur rideau. Un premier succès…
Ce projet fait la démonstration que les municipalités ont un rôle à jouer dans le développement économique
4 mois plus tard, c’est l’heure du bilan. Et il est positif. Presque tous ces nouveaux commerçants souhaitent poursuivre et pérenniser leur implantation confie Gérard Daudet. « Nous sommes en train de réfléchir avec eux à un moyen de les accompagner avec une montée en charge progressive des loyers » poursuit-il. Il fait la démonstration que les municipalités ont un rôle à jouer dans le développement économique et qu’on ne peut pas uniquement s’en remettre aux lois du marché. Reste à trouver le bon équilibre. A Cavaillon, la ville est déjà propriétaire 13 boutiques et l’EPF PACA (Établissement Public Foncier) en possède 14. L’autre enseignement de cette histoire est que l’art est plus forte que les kebabs, et ça c’est une autre bonne raison de se réjouir.