Alors que la rue gronde, que les embouteillages prennent la ville en siège exaspérant les automobilistes Avignonnais devenus otages des heures de pointe, Cécile Helle, maire d’Avignon, prend sa plus belle plume et vent debout, tient la position. «L’urgence c’est d’agir pour nos enfants et nos petits-enfants !»
Cécile Helle a choisi nos confrères de la presse quotidienne pour répondre aux invectives des Avignonnais, et en particulier, à la lettre lancée par Tanguy Barthouil avocat, qui avait lancé le débat tandis que d’autres, commerçants et citoyens protestaient déjà par voie de pétitions.
Réponse de la bergère au berger
«Pendant des décennies, les Avignonnais ont été les grands sacrifiés d’un développement territorial, économique et urbain basé sur l’usage exclusif de la voiture (…/…) Dans chaque cas, ces trafics routiers entraînent pour les habitants de ces quartiers, encombrements, tensions, bruits et pollution… A tel point qu’il est devenu très difficile d’y vivre (…/…) Mais aucun maire, sauf à faillir à la mission de protection qu’il doit à ses concitoyens, ne peut voir abimées la qualité de la vie et la santé des habitants de sa commune, sans agir (…/…) Il es plus que temps que cela change (…/…) son centre historique, ses faubourgs, ses quartiers Sud, sa ceinture verte, ne soient plus considérés comme de simples raccourcis pour des milliers d’automobilistes et retrouvent le calme et la tranquillité (…/…)
Les chiffres
Plus de 45 000 véhicules passent chaque jour sous les fenêtres des 17 000 habitants des quartiers sud résidant le long de la Rocade. Le même chiffre est enregistré sous le Pont d’Avignon, au pied des remparts et du Palais des papes. 130 000 véhicules traversent de part en part les faubourgs.
Bouter la voiture hors d’Avignon
Pour combattre la voiture, le maire opte pour les transports en commun… A la perspective 2025… Avec la réalisation de parkings relais à Saint-Chamand, Agroparc, Les Angles, le Nord des Bouches-du-Rhône et leur jonction avec le centre-ville d’Avignon par les bus Chron’op, Et, enfin la tranche 2 du tramway reliant la ligne actuelle au parking de l’île Piot, pour l’accessibilité au centre-ville et aux quartiers sud à destination des Gardois, et avant de rêver de desservir l’hôpital. Également, la Ville négocie actuellement avec le préfet de Vaucluse l’acceptation d’un arrêté municipal limitant la circulation des poids-lourds aux heures de pointe sur le boulevard Charles de Gaulle de la Rocade.
Le plan faubourgs sera entériné
«’Le Plan faubourgs, l’esprit village’ sera effectif à partir du 1er janvier 2022, prévient Cecile Helle. Loin d’être un simple plan de circulation, il est bel et bien un projet de vie pour les habitants de ces quartiers, pour les Avignonnais. En agissant ainsi, demain nos enfants et petits-enfants nous remercieront d’avoir su prendre nos responsabilités.» Nous voilà prévenus, voitures, restez dans vos garages !
Paroles de commerçants et d’usagers
En attendant, de passage à Cap Sud, une commerçante confie : «Nous avons réduit notre personnel de 50% au profit de notre site Gardois car nous avons perdu nos clients qui résident, de plus en plus, dans le Gard ou en périphérie d’Avignon.»
Vers une désertification commerciale ?
Alors que le Black Friday fait chauffer la carte bleue via les magasins en ligne et sa cohorte de livraisons à domicile, aux dépends du commerce local, effectivement la ville va se transformer. Enfin, c’est bien connu, rester à l’arrêt dans les embouteillages ne génère pas de pollution. Un cadre commercial explique «La réaction de Madame Helle est tout à fait légitime, mais comment fait-on pour rejoindre Marseille en venant des Angles sans passer par Avignon ? A moins de faire un détour –en repassant par Orange ou par Aramon et Châteaurenard – de plusieurs dizaines de kilomètres qui générera aussi de la pollution…»