Alors qu’il y a moins d’un mois, 76 % des Français en télétravail forcé regrettaient leurs bureaux, ils sont désormais près des deux tiers à vouloir rester davantage chez eux pour travailler à l’issu du confinement. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude réalisée pour le compte de l’opérateur de bureau Deskeo. Les raisons principales de ce revirement : gagner du temps dans les transports (38 %), pouvoir travailler au calme (27 %) et s’organiser plus librement (19%). Cependant, pour près d’un Français sur 2 (45 %) redoute que son employeur s’y oppose par culture du présentéisme (43 %) ou manque de confiance (17 %).
« Notre premier sondage réalisé après quelques jours de confinement nous indiquait que les trois quarts (76 %) des Français en télétravail forcé regrettaient déjà leurs bureaux. Après quatre semaines d’expérimentation nationale du home office, les Français ont non seulement pris l’habitude de travailler de chez eux, mais ils voudront le faire plus souvent après le confinement, » commente Frank Zorn, co-fondateur de Deskeo. En effet, 62 % des sondés expriment clairement l’envie de continuer de travailler à distance après l’épisode coronavirus. Seuls 12 % ne souhaitent pas changer leurs habitudes et attendent patiemment de retrouver leur ancien rythme de travail.
En télétravail : plus de temps, plus de productivité et plus d’autonomie
Les Français détestent perdre du temps dans les transports. De ce fait, c’est ce gain que plus de 38 % d’entre eux apprécient le plus dans le télétravail. Parallèlement, 27 % valorisent le fait de travailler au calme pour pouvoir se concentrer. « C’est la preuve que les bureaux ne sont pas adaptés aux besoins des salariés. ‘L’open space’ favorise les échanges, mais pour se concentrer, les collaborateurs ont aussi besoin de pouvoir se mettre au calme, », confie Frank Zorn.
L’avenir des bureaux
Pour pouvoir faire davantage de ‘home office’, 77 % des femmes et plus de 82 % des hommes sont tout à fait prêts à ne plus avoir un poste de travail attitré au bureau. « Une organisation en ‘flex-desk’ (ou sans bureau fixe) permettrait aux entreprises de réduire la surface de leurs espaces de travail. Cette stratégie peut permettre de s’installer dans un quartier plus central et mieux desservi, d’investir dans du mobilier et des équipements plus confortables ou encore d’organiser plus d’événements internes pour conserver la cohésion d’équipe,” observe Frank Zorn.
Le manque des collègues
Lorsque l’on demande aux Français ce qui leur manque le plus quand ils travaillent à distance, l’émulation collective émanant d’un espace de travail dynamique (43 %) apparaît ainsi en première position, devant le fait de pouvoir échanger facilement avec ses collègues (35 %).
Pour ou contre ?
Les entreprises accepteront-elles le home office facilement ? 55 % des Français pensent que leur société sera favorable au télétravail. Dans le détail, 4 % déclarent que leur employeur sera tout à fait d’accord et 51 % plutôt favorable. En revanche, 36 % pensent que leur entreprise sera plutôt contre et 8 % totalement opposée.
Acte de présence
Parmi les raisons invoquées par les sceptiques, 42% des hommes déclarent que le home office est incompatible avec leur activité professionnelle et 41% des femmes pensent que leur entreprise a une culture du présentéisme trop importante. Enfin, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à craindre que leur employeur leur refuse le droit de télétravailler par manque de confiance. « La culture du présentéisme est encore très présente en France. Un accompagnement est nécessaire pour aider les managers à faire davantage confiance à leurs équipes pour s’adapter au travail à distance. Espérons que cet épisode de télétravail forcé permettra de faire évoluer les mentalités pour aller vers un management à la performance et non plus à la présence, » observe Frank Zorn.
Un avis positif sur le télétravail
A l’issue du confinement, plus de 85 % des Français auront un avis positif sur une entreprise qui proposera du home office. Inversement, 86 % des travailleurs auront un a priori négatif sur une société opposée au télétravail. « Les entreprises ont clairement intérêt à se montrer ouvertes au sujet du télétravail, tant pour attirer de nouveaux talents que pour les conserver. À salaire équivalent, il s’agit d’un argument de poids qui peut faire la différence au moment de faire un choix entre plusieurs employeurs » conclut Frank Zorn.
Enquête réalisée auprès de 2 915 professionnels répartis sur l’ensemble du territoire français, effectuée en ligne, sur le panel propriétaire Buzzpress France, selon la méthode des quotas, durant la période du 2 au 8 avril 2020.