Le dimanche 10 septembre, vers 23 heures, une fusillade éclate dans la cité Saint-Thys, dans le 10e arrondissement de Marseille, quartier d’habitude tranquille, même s’il abrite un point de deal. Une balle perdue atteint en pleine tête une jeune femme de 24 ans, dans sa chambre. Socayna est décédée quelques jours plus tard des suites de ses blessures.
Depuis le début de l’année, le parquet de Marseille a été saisi de 94 faits d’homicide dans un contexte de bande organisée avec utilisation d’une arme de guerre, dont 92 pour la seule ville de Marseille. Les autorités décomptent actuellement 44 morts et 109 blessés, à Marseille et dans ses alentours, lors de règlements de comptes liés au trafic de drogue, le plus souvent à coup de tirs de fusil d’assaut de type Kalachnikov. Cette année, le nombre de fusillades entre gangs rivaux, s’affrontant pour le contrôle de points de deal ou simplement par vendetta, s’est multiplié.
D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, compilés par le journal La Provence, 2023 est d’ores et déjà l’une des années les plus meurtrières jamais recensées, dépassant le bilan à l’époque record de 2021. Une « dynamique particulièrement inquiétante », d’après la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, qui avait dénoncé en avril cet engrenage de violence auquel les forces de l’ordre peinent à faire face, et dont les principales victimes semblent être de plus en plus jeunes.
Valentine Fourreau, Statista.