Après deux ans et demi de travaux, l’opéra du Grand Avignon va retrouver prochainement la place de l’Horloge, dans le cœur de la cité des papes.
Cette rentrée 2020-2021, pour l’opéra du Grand Avignon c’est comme le ‘Triple concerto’ de Beethoven… Un triple évènement : un nouveau directeur (Frédéric Roels), une nouvelle directrice de l’orchestre régional Avignon-Provence (Debora Waldman), la seule à ce poste en France, ancienne assistante de Kurt Masur, et un nouvel opéra rénové (17,4 M€ de travaux).
De nouvelles têtes
Frédéric Roels, né en Belgique, a successivement été nommé à l’Opéra Royal de Liège, à l’opéra de Rouen puis à Mascate (Sultanat d’Oman) avant d’arriver à Avignon. Debora Waldman, elle, a vu le jour à Sao Paulo, au Brésil et a reçu le titre 2008 de ‘Talent chef d’orchestre’ de l’Adami (ndlr : la société civile en charge de ‘l’Administration des droits des artistes et musiciens interprètes’). Quant à l’opéra-théâtre d’Avignon, construit en 1847, il a fermé ses portes en juin 2017 pour un long chantier de métamorphose. Chasse à l’amiante, au plomb, réhabilitation de la toiture, des façades, remplacement des fenêtres par un double vitrage, mise aux normes du système électrique, de la régie technique, installation d’un ascenseur pour les personnes à mobilité réduite, d’une pompe à chaleur, d’un système de rafraichissement, isolation. Avec ses nouvelles menuiseries, ce patrimoine culturel d’Avignon gardera son caractère historique, mais, comme au fil des décennies la taille de spectateurs a changé, les fauteuils seront plus larges donc moins nombreux (950 au lieu de 1 100 places pour la jauge précédente).
Ciment de la société et lien social
Au cours de la conférence de presse de présentation, à l’Hôtel d’Europe, Frédéric Roels a insisté : « La culture a un rôle essentiel, ce n’est pas la queue d’une comète budgétaire, elle cimente la société, elle tisse le lien social. L’opéra est ouvert à tous les publics, à toutes les couches de la société, à tous les âges. Il propose de la musique, de la danse, du théâtre, des rencontres, le 29 janvier, inter-générationnelles. » Puis il a égrené le programme, en rendant hommage à ses prédécesseurs, Raymond Duffaut (directeur pendant 43 ans) et Pierre Guiral qui a imaginé l’édition qui se profile, près de 95 propositions en tout, dont ‘Le chevalier à la rose’ de Richard Strauss pour la réouverture officielle, place de l’Horloge, le 29 janvier 2021, ‘Samson et Dalila’ en mars, ‘Don Giovanni’ en avril, ‘La chauve-souris’ de Johann Strauss en juin, mais aussi, en attendant la fin des travaux retardés par la crise des gilets jaunes et le confinement, ‘Bastien et Bastienne’ de Mozart le 19 décembre à Vedène, ‘La veuve joyeuse’ de Franz Lehar à l’Opéra-Confluence en décembre. Côté danse, ‘L’art d’aimer’ de Jean-Claude Gallotta. Autres têtes d’affiche : la soprano avignonnaise Julie Fuchs, mais aussi le pianiste Adam Laloum ou encore Benjamin Biolay en avril. De quoi drainer un maximum d’amateurs… Avant son déménagement et son installation éphémère en Courtine, juste en face de la gare TGV, l’Opéra attirait jusqu’à 70 000 spectateurs par saison. Pour l’Opéra-Confluence, ils étaient 43 000.
Réservations : 04 90 14 26 40 – billetterie.opera@grandavignon.fr