Après un trimestre de fonctionnement en saison, la Scala Provence confirme sa place dans le paysage avignonnais et son succès. Ouverte au public le 7 juillet 2022 pour le festival Off d’Avignon, inaugurée en octobre pour la saison 2022-2023, La Scala Provence, pendant Sud de la Scala Paris, a trouvé son rythme de croisière mais surtout son public. Lors de l’inauguration, les fondateurs Mélanie et Frédéric Biessy avaient intitulé leur édito « Emerveillés ». Nous avons voulu savoir si cet émerveillement dure encore et quel est le bilan d’un premier trimestre dense, en rencontrant Mr Frédéric Biessy lors d’une conversation téléphonique.
Etes-vous toujours émerveillé ?
Oui plus que jamais. Ce qui arrive est génial, inouï. Le public a répondu présent, les séances sont pleines pour des artistes connus comme pour des artistes émergents. Le public nous remercie, a envie de rester, de prolonger le moment du spectacle. Tout est gratifiant, on sait pourquoi on a fait ce projet, on ne s’y est pas trompé.
Après trois mois de fonctionnement, qu’est-ce-qui vous a le plus surpris ?
Je ne m’y attendais pas, je ne savais pas que cette ville avait un tel désir de théâtre l’hiver. Je pensais qu’avec l’offre déjà incroyable de théâtres permanents le succès serait plus long à venir. Mais c’est incroyable , cette ville « est shootée aux spectacles ». Ce n’est décidément pas une ville normale… Je suis très excité par l’idée que le public est là, le public se partage et, en tant qu’ancien joueur de tennis, c’est sûr, j’aime qu’on me renvoie la balle ! L’énergie qui se profilait déjà au Off 2022 se confirme et ça j’en raffole. Il ne suffisait pas d’avoir une grande salle (600 places) avec un grand plateau.
Le public ?
C’est un phénomène extrêmement agréable : les gens viennent à pied ou en vélo, non stressés. Ils semblent déjà captifs, ils ne sont pas sortis d’un métro en courant ou d’un taxi bloqué par des embouteillages. Ils viennent volontiers dans le hall avant ou après le spectacle pour un verre ou un plat concocté par le restaurant. Le hall devient alors un forum, une agora.
Quels partenariats avez vous déjà tissés ?
Nous avons inauguré un partenariat avec le Chœur et le Ballet de l’Opéra du Grand Avignon, dans le cadre d’apér’opéra. Ils se sont produits début janvier à la Scala et se renouvelleront pendant le Off 2023 avec un créneau spécifique. Des invitations sont lancées à d’autres lieux culturels de la ville. Peut-être quelques rapprochements avec le In. Mais le but n’est pas de faire pour faire. Laissons le temps. La balle est dans leur camp, tout est envisageable.
Vos perspectives ?
Mon rêve serait effectivement d’avoir une programmation quasi-quotidienne. Que ce lieu qui nous émerveille toujours par son emplacement et son architecture devienne une maison d’accueil de tous les arts et de tous les artistes, ouvert hiver comme été, un véritable lieu de vie. C’est d’ailleurs le projet initial. La programmation est indispensable certes, mais ce qui m’intéresse le plus ce sont les résidences d’artistes, les perspectives de découvrir des artistes émergents notamment dans le cadre de notre Label Scala Music. Avec le pari de l’éclectisme et ses 4 salles, la Scala Provence peut être habitée toute la journée par des résidences et vibrer jusqu’au soir.
L’avenir proche ?
Le théâtre va fermer pendant le mois de février pour finir des travaux, peaufiner tout ça, refaire la façade pour une réouverture le 4 mars.
Quelques indiscrétions pour le festival Off 2023 ?
Plutôt que de vous dévoiler la programmation, je vais vous livrer quelques noms : Alain Françon, Georges Lavaudant, Yoann Bourgeois, Elodie Menant, Jacques Weber…