Porsche 911, l’autre passion de Régis Mathieu qui met en scène 60 ans de modèles iconiques sous les lustres somptueux qu’il a créés dans ses ateliers de Gargas
C’est en 1963 qu’apparaît au siège de la marque, à Francfort, la 1ère 911 dessinée par Ferdinand Porsche. « C’est la seule voiture avec laquelle on peut participer à un safari, courir les 24h du Mans, se rendre au théâtre ou encore parcourir les rues de New-York » écrivait-il.
Pour marquer ce 60e anniversaire, Régis Mathieu, dirigeant de Mathieu lustrerie au cœur du Roussillon, accueille une quarantaine de modèles rares, mythiques, légendaires, au design épuré qui ont fait rêver au cinéma avec James Dean, Steve McQueen ou Tom Cruise. Pour chaque splendide carrosserie, il a mis en scène un éclairage particulier, à la bougie des lustres qu’il a imaginés et il offre à cette ‘Saga Porsche 911’ un écrin inédit d’ocres et de lumières douces qui jouent sur les contrastes, les courbes, les chromes et les reflets des pampilles et des LED basse consommation.
La passion chevillée au corps
Régis Mathieu a la passion chevillée au corps. A peine âgé de 20 ans, en 1992, il relance la lustrerie familiale et lui donnant ses lettres de noblesse. Grâce à son talent, sa pugnacité et la compétence de son équipe, il a décroché la restauration de la Galerie des Glaces au Château de Versailles, du Palais Bourbon, du Palais Garnier, du Palais Farnèse à Rome, de l’opéra de Philadelphie, du lustre de 328 ampoules de Monte-Carlo, il a installé un ‘show-room’ à New-York pour exposer ses modèles de lustres au design contemporain et attirer ainsi une nouvelle clientèle d’amateurs d’art.
Il a des chantiers dans le monde entier où excelle le travail de sculpture, de ciselure, de soudure, de dorure, du bronze, du verre, de la céramique, de montage électrique réalisé par sa trentaine de salariés-artisans d’art.
Des Porsche au milieu des ocres
Pourquoi cette exposition du 16 décembre au 22 janvier à Gargas ? « Parce que les gens qui vivent ici s’y trouvent bien, leurs parents, leurs grands-parents ont travaillé dans cette ancienne mine d’ocres, répond Régis Mathieu. Elle est source d’énergie depuis le XIXe siècle, cette industrie a façonné le paysage, les canyons, les falaises, les carrières, les sentiers d’ocres et de pigments du Colorado Provençal, de Rustrel et de Gargas. Ici, nous sommes dépositaires de ce patrimoine, nous nous devons de laisser les portes ouvertes au public. »
Sur 3 hectares et demi, Régis Mathieu le bâtisseur vient d’agrandir de 5 000m2 sa lustrerie, toute en briques rouges, acier et immenses baies vitrées pour laisser partout entrer la lumière et la végétation.
‘Ce qui n’est pas partagé est perdu’, dit un proverbe asiatique qu’il aime faire sien. « La lustrerie, c’est un métier, un savoir-faire qui doit être partagé. Avant, on admirait les cathédrales, les châteaux, les pyramides, ils étaient offerts à la vue de tous, ils provoquaient l’émotion, l’admiration. Aujourd’hui, nous offrons gratuitement à nos visiteurs, le fruit du travail de nos artisans, nous espérons qu’ils auront des étoiles dans les yeux quand ils verront ces lustres au-dessus de ces modèles venus du monde entier. »
Une passion qui a débuté par la Coccinelle
Sa passion pour Porsche ? « En fait au départ c’était pour la ‘Coccinelle’, la VW (Volkswagen’, voiture du peuple) dessinée par Ferdinand Porsche, répond Régis Mathieu. A 17 ans, je n’étais pas bon élève, ma maman m’a prévenu : ‘Puisque tu ne fais rien, tu n’auras pas de cadeau, pas de voiture’. J’ai fait plein de petits boulots, de jobs d’été, j’ai mis de côté 2 300 francs pour en acheter une. Ma maman a ajouté, ‘Si tu te la paies, je te finance le permis, la carte grise et l’assurance.’ Ce qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Avec des copains mécanos, carrossiers et surtout bricoleurs on l’a retapée, repeinte et j’ai réussi à la vendre 20 000 francs, ce qui m’a permis d’en acheter une autre, une décapotable, à Bonnieux. C’est ainsi que j’ai pu acquérir le rêve de ma vie, ‘la’ Porsche, une 356 beige qui est exposée ici, puis un ‘speedster’ rouge, que j’ai gardé évidemment et qui affiche 300 000 km. Quand j’étais petit, je l’avais en miniature ‘Dinky Toys’, puis quand je suis devenu papa, je suis allé chercher mon bébé, Arthur à la maternité avec. En famille, on a fait en Porsche la Montée du Ventoux, le Tour de France, de Corse, d’Europe, c’est carrément la 5e personne de la famille Mathieu ! »
Avec cette extension, la Lustrerie Mathieu compte désormais 24 bassins de décantations d’ocres, des écluses, des malaxeurs, des fours, « Une vraie archéologie industrielle qui garde son âme, la machinerie d’avant, la mémoire de cette ancienne usine, au milieu d’un immense jardin où les gens pourront se promener, dedans et dehors, voir les lustres exposés à l’intérieur et éclairés. Je me dois de faire, dans la mesure du possible, de belles choses, qui durent, qui donnent du bonheur aux autres. »
Régis Mathieu, qui a perdu son papa à l’âge de 11 ans, se voit comme « un accélérateur du futur, je dois être au service de la lustrerie, accélérer le futur, transmettre le flambeau à mes deux enfants. Nous prenons nos décisions ensemble, eux et ma femme, je me nourris de leur vision. Et la liste des voitures que nous voulions voir dans cette exposition, nous l’avons faite ensemble, cet été, en vacances, à bord de notre bateau en Corse. Ce sont des modèles historiques qui marquent l’évolution des modèles au fil des décennies. »
40 Porsche rarissimes associées à 40 lustres d’exception
Régis Lumière met en scène, et forcément en lumière, les 60 ans de ces Porsche : une 911 de 1964, une Targa Soft Window, une unique Ruf jaune canari de 1989 venue du Japon, une 911 Speedster 3.2l, une 965 Turbo Leichtbau de 1992, une GT1 de l’an 2000, le tout dernier modèle de Targa grenat métallisé avec intérieur crème, mais aussi une voiture de police hollandaise une autre suédoise avec gyrophare et porte-voix, des turbos avec des spoilers et des ailerons arrières impressionnants, un Speedster ayant appartenu au petit-fils Porsche, des bolides prêtés par des collectionneurs anonymes, qui ont même offert le voyage à Gargas et en exclusivité, prêté par le constructeur allemand, le tout dernier modèle de la 992 GT RS de 2022 grise que l’on n’a pas encore vue en France, une chronologie qu’apprécieront les amateurs.
Des voitures d’ingénieurs avant tout
« Ne vous y trompez pas, explique Régis Mathieu, ce ne sont pas des voitures élitistes, ce sont des voitures d’ingénieurs, comme la Coccinelle, qui font rêver comme les châteaux et les cathédrales. Même si on ne peut pas se les payer, quand on les côtoie, quand on les voit, quand on entend leur moteur, on les regarde passer on est émerveillé. C’est ce que je souhaite faire ici, pour cette exposition, voir des enfants, des mamans, des collégiens, des papys des Ehpad venir les voir et rêver. Cela pourra donner des idées aux plus petits de travailler plus tard dans ce métier de la belle mécanique ou de la lustrerie et de la lumière. Ce sera un joli moment de partage, de générosité, de beauté magnifié grâce à ces deux icônes, les voitures et les lustres. »
Fermeture des ateliers en Russie et ouverture d’une boutique à New-York
Depuis la crise sanitaire et la guerre, l’activité de la lustrerie a ralenti. « Nous avons fermé nos ateliers en Russie, arrêté nos chantiers à Kiev. En Inde, c’est en stand-by mais nous avons su réagir pour nous adapter : nos équipes à l’étranger ont été rapatriées ici. Nous nous sommes également installés à l’Hôtel de la Marine, rue Royale à Paris, là où Louis XVI faisait restaurer ses meubles estampillés. Ce nouvel atelier du Garde-Meuble de la Couronne sera en libre accès et le public pourra voir les artistes-artisans travailler sur des pièces anciennes provenant de châteaux ou de cathédrales. Dans le même temps, nous venons d’ouvrir une boutique de plus de 100m2 à New-York, dans quartier ‘Tribeca’ près de Soho. »
Un catalogue de l’exposition de 200 pages avec de somptueuses photos est à l’impression, un reportage de l’émission mythique de Dominique Chapatte ‘Turbo’ est en cours de tournage et sera diffusé pendant l’exposition ‘Lumières sur 60 ans de Porsche’, du 16 décembre au 17 janvier 2023, de 17h à 21h, et comme Régis Mathieu est passionné et généreux, c’est gratuit. Même si vous n’avez pas de Porsche, foncez-y !
Contacts : 04 90 74 92 40
432 Route de Croagnes, Hameau des Sauvens 84 400 Gargas
france@mathieulustrerie.com
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