« La planète brûle et on regarde ailleurs ». Jamais cette phrase prononcée en septembre 2002 par Jacques Chirac n’aura été autant d’actualité. Depuis plusieurs mois, nombre de décisions sur les mesures en faveur de l’écologie s’apparentent à des rétropédalages d’envergure. Soit on a été « trumpé », soit on est totalement suicidaire…
Les considérations économiques l’emportent-elles nécessairement sur celles de l’écologie ?
AcerlorMittal vient d’annoncer des fermetures de plusieurs de ses hauts-fourneaux en France. Les nouvelles règles imposées en matière de pollution obligeraient ce groupe industriel à des investissements qui surenchérissent les coûts de production au-delà des prix du marché. D’autres pays, moins regardant en matière environnementale, s’en trouvent ainsi plus compétitifs et peuvent accueillir ces nouvelles délocalisations. Les considérations économiques l’emportent-elles nécessairement sur celles de l’écologie ?
L’écologie serait-elle inégalitaire ?
Les Zones à Faibles Émissions (ZFE), qui dans de nombreux pays, dont la France, doivent limiter la pollution dans les grandes villes, sont aujourd’hui remises en cause. Affublé du qualificatif de mesures pour « bobos-écolos », ces restrictions de circulation pénaliseraient les plus modestes, les propriétaires de voitures anciennes et plus polluantes. Beaucoup de professionnels (artisans, commerçants) seraient également pénalisés. L’écologie serait-elle inégalitaire ?
La politique politicienne serait-elle plus forte que l’écologie ?
Toujours en France, le débat sur la souveraineté énergétique prévu à l’Assemblée Nationale pour ce printemps est reporté après la fin de l’été. Le RN menace le gouvernement Bayrou d’une motion de censure si la programmation pluriannuelle de l’énergie (plan stratégique sur le pilotage de la transition énergétique) était adoptée par décret. Il est urgent d’attendre, après une nouvelle dissolution peut-être ? La politique politicienne serait-elle plus forte que l’écologie ?
L’écologie aurait-elle atteint ses limites en matière financière ?
Après avoir encouragé les français à s’équiper de panneaux photovoltaïques à coups de subventions et de crédits d’impôts, l’état des finances de notre pays a conduit à revoir nos largesses en la matière. Dans le même temps les prix d’achat du kWh par l’électricien national, qui était garanti faut-il le rappeler, a été sérieusement revu à la baisse. La rentabilité des équipements s’en trouve sérieusement remise en cause. L’écologie aurait-elle atteint ses limites en matière financière ?
On pourrait ainsi continuer longtemps…
On pourrait ainsi continuer longtemps, avec le petit retour en arrière sur la fin de la production des moteurs thermiques dans les automobiles à partir de 2035, sur la très probable révision de la loi ZAN (zéro artificialisation des terres), sur la décision unilatérale de l’administration Trump d’exploiter les fonds marins internationaux, d’annexer le Groenland pour en exploiter des gisements de matières premières… et en cela en totale contradiction avec les accords internationaux ou les avis des scientifiques américains que le Président s’est empressé de virer le 28 avril dernier.
L’écologie et la défense de notre planète et donc à terme de notre survie ne seraient plus une priorité. Au moins sur le Titanic pendant le naufrage l’orchestre continuait de jouer…