Les trois sénateurs Lucien Stanzione, Alain Milon et Jean-Baptiste Blanc ont invité les acteurs majeurs des grands crus du département ainsi que le président de la Fédération des Vignerons indépendants de la Vallée du Rhône, Thierry Vaute, et le Syndicat des Côtes-du-Rhône à procéder à un état des lieux pour enrayer la crise. L’activité agricole occupe la 1re place régionale avec 12 700 emplois et plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel. En répartition par surfaces de culture en Vaucluse, la vigne représente 47%.
L’effondrement des ventes de vin rouge qui s’étend jusqu’aux ventes de crus prestigieux des Côtes-du-Rhône interpelle le monde de la viticulture. C’est ainsi que les six grands crus soutenus par Thierry Vaute, des Vignerons indépendants, ont remis aux sénateurs un document intitulé ‘Demandes des ODG (organismes de Gestion).
Le point
Le point a été fait sur l’impact économique dramatique que vit la filière viticole, mettant en péril l’existence même des grands crus ; Les mesures déjà mises en œuvre, telles que le dispositif d’arrachage ; les PGE (Prêt garanti par l’Etat) et les aides à la consolidation de la trésorerie.
5 pistes pour faire face à la crise viticole
Les Organismes de gestion (ODG) et Thierry Vaute proposent de travailler sur 5 axes : social, administratif, fiscal, ainsi qu’en termes de commercialisation et de communication.
Au chapitre du social, les OGD proposent au Sénat de faciliter le recrutement, d’alléger les charges sociales, d’améliorer les conditions d’hébergement des saisonniers et la pérennisation définitive du Tode (travailleurs occasionnels demandeurs d’emploi).
Ils demandent également la simplification administrative, proposant de fusionner les démarches redondantes, de créer un guichet unique, de limiter la redondance et l’accumulation des contrôles.
Au chapitre de la fiscalité, les ODG demandent l’exonération des droits de transmission et de soutenir le stockage du vin pour faire face à la fermeture des marchés.
Au chapitre de la commercialisation, de renforcer les soutiens à l’export et de simplifier la vente à distance, notamment pour les particuliers.
Et enfin, en termes d’image et de communication, de lutter contre la stigmatisation du vin et de permettre une meilleure promotion des produits.
A l’avenir ?
Les sénateurs se sont engagés à porter ces revendications auprès du Sénat dans le cadre de l’examen du PLF 2025 (Projet de Loi de finances) et de la loi de programmation agricole en janvier prochain. «Le Sénat est devenu un élément de stabilité dans la vie politique française, analyse Lucien Stanzione. Des solutions urgentes seront nécessaires pour éviter un effondrement irréversible de cette filière emblématique de la région Sud-Est. »
En savoir plus
Le chiffre d’affaires de la production agricole du département est estimé à 1 106M€ en 2018 (33 % de la valeur de Paca). Les vins constituent la première source de chiffre d’affaires agricole avec près de 48% de la valeur agricole départementale. Les fruits sont la deuxième orientation en valeur avec 30% du chiffre d’affaires agricole. En termes d’emploi saisonnier, le Vaucluse était par exemple, le premier département de la région PACA en termes d’embauche en CDD (saisonniers) avec 35 887 contrats en 2022.
Les chiffres clés
Avec 5 210 exploitations agricoles, le département rassemble 27% des exploitations de la région dont près de 60 % spécialisées en vins ou fruits. L’a surface agricole s’étend sur 115 000 ha soit 32% de Vaucluse et 4% de la région Paca.
En 2022, le Vaucluse est le premier département de la région PACA à employer des salariés dans l’année avec 28 314 salariés. Il est également le premier département en nombre d’ETP (équivalents temps plein) : 9 809 salariés. La part des femmes est de 31% des salariés et les moins
de 30 ans représentent 31% des salariés dans le Vaucluse. La masse salariale dégagée est également la première au niveau régional avec 250M€.
(Sources Economie et vision syndicale de l’agriculture de Vaucluse, Matignon 09-2023)